octobre 31, 2007

LAZARE CARNOT (1753-1823), COMTE D’EMPIRE

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Lazare Carnot (1753-1823), comte d’Empire

Carnot était travailleur, sincère dans tout, sans intrigues, mais facile à tromper. Il montra toujours un grand courage moral. Il a été fidèle, probe, et toujours vrai.

(Napoléon Bonaparte)

Carnot (Lazare-Nicolas-Marguerite, comte), officier général, législateur et membre du Directoire, né à Nolay (côte d’Or), le 13 mai 1753, de « Claude Carnot, avocat et notaire, et de Marguerite Pothier », mort à Magdebourg (Prusse), le 2 août 1823 ; fut admis le 1er janvier 1771, à l’école du génie de Mézières, et en sortit le 1er janvier 1774, lieutenant en premier, fut promu le 14 décembre 1783 capitaine à l’ancienneté, et admis le 10 mars 1787 membre de l’Académie d’Arras. En 1791, il fut nommé président de la société des Amis de la Constitution et le 31 août de la même année élu député du Pas-de-Calais à la Législative, eut un début assez pénible, et fut soupçonné de trahison pour avoir proposé la démolition de la citadelle d’Arras ; d’abord incompris, il dut s’expliquer :  » une citadelle est une monstruosité dans un pays libre, un repaire de tyrannie contre lequel doivent s’élever l’indignation des peuples et la colère des bons citoyens. Je demande la destruction de toutes les bastilles du royaume ; voilà les vérités que vous n’avez pas voulu entendre. Eh ! Comment aurai-je été appuyé ? Je suis militaire, je parle peu, et je ne veux être d’aucun parti. » Reconnaissant leur erreur, les membres de la Législative revinrent à carnot et le nommèrent successivement au comité diplomatique, au comité d’instruction publique, et au comité militaire. Le 31 juillet 1792, nommé commissaire avec Gasparin et Lacombe Saint-Michel pour l’organisation du camp de Chalôns ; il montra une très grande activité et il était chargé de former une nouvelle armée quand le 6 septembre 1792, il fut réélu, par le Pas-de-Calais, membre de la Convention ; il fut envoyé en mission sur la frontière d’Espagne pour y organiser la défense. De retour à la Convention, il vota « la mort » dans le procès du roi, fut un des cinq membres envoyés en mission près de Dumouriez pour y instruire sa conduite et eut la chance de ne pas être arrêté avec ses collègues, n’étant pas avec eux à ce moment. Il put écrire alors à la Convention le 6 avril : « Dumouriez est presque abandonné et sera bientôt seul… » la situation de notre frontière devient plus rassurante. Il put ajouter : « Ainsi, cette nouvelle trame n’aura servi, nous l’espérons, qu’à l’humiliation des traîtres et la République en aura tiré le plus grand de tous les avantages, si cet évènement peut enfin guérir les Français de leur idolâtrie pour les individus et le besoin de pouvoir admirer sans cesse. » Et grace aux dispositions de Carnot, les revers que nos armées avaient éprouvés au commencement de la campagne de 1793, se changèrent en victoires. Un conseil présidé par Carnot, arrêta les dispositions de la bataille de Wattignies, qui fut gagnée le 16 octobre 1793. Le 10 juillet de la même année, il fut nommé membre du Comité de Salut public et chargé spécialement du bureau de la guerre ; très laborieux il y travaillait seize heures par jour, et du fond de son cabinet, mettait en mouvement les quatorze armées de la République. Ses travaux d’organisation militaire ne l’empèchaient pas du reste de s’occuper en même temps des questions purement politiques, il devint en l’an II, président de la Convention. On lui doit, en grande partie, la réunion de la Belgique à la France. Il eut un moment des dissentiments avec son collègue du Comité de Salut public Robespierre et ne voulut jamais faire partie du club des Jacobins. Cependant la réaction thermidorienne voulut envelopper Carnot dans la chute de Robespierre, mais celui-ci objecta : « Un seul fait répondra, ce me semble, pour les prévenus : c’est que la France était aux abois lorsqu’ils sont entrés au Comité de Salut public et qu’elle était sauvée lorsqu’ils en sont sortis. » Carnot s’associa ensuite à la création de l’Ecole polytechnique, à la réorganisation de l’Ecole de Metz, à l’établissement du Conservatoire des arts et métiers et du Bureau des longitudes, du système uniforme des poids et mesures ; entra à l’Institut qu’il avait contribué à fonder en l’an III. Le 23 vendemiaire an IV il entra au Conseil des Anciens et fut nommé membre du Directoire exécutif. Les élections de l’an V ayant amené une majorité royaliste dans les deux conseils, trois des directeurs opinèrent pour un coup d’Etat. Carnot s’y étant opposé avec son collègue Barthélemy fut compris dans un arrêt de proscription après le 18 fructidor, il réussit à s’échapper et gagna la Suisse. Il fut déclaré déchu de ses fonctions de Directeur, de son siège de député et de celui de l’Institut. Après le 18 brumaire Bonaparte le nomma ministre de la guerre : il réorganisa l’administration militaire, fit transférer aux Invalides les cendres de Turenne, créa la Tour d’Auvergne premier grenadier de la République. Bonaparte ne tarda pas à prendre ombrage de Carnot et celui-ci donna sa démission de ministre le 13 vendemiaire an IX. Le Sénat l’ayant élut membre du Tribunat il fut, dans cette Assemblée, un des rares opposants à Bonaparte ; il combattit l’institution de la Légion d’honneur et le Consulat à vie ; et sur ce dernier point, quand on vint au vote Carnot écrivit sur le registre : « Dussé-je signer ma proscription, rien en saurait me forcer à déguiser mes sentiments. Non. CARNOT. » Et quand on vint au vote pour proclamer Bonaparte empereur, Carnot prononça les paroles suivantes :  » Quelques services qu’un citoyen ait pu rendre à sa patrie, il est des bornes que l »honneur autant que la raison imposent à la reconnaissance nationale. Si ce citoyen a restauré la liberté publique, sera-ce une récompense à lui offrir que le sacrifice de cette même liberté ? Le dépot de la liberté a été confié à Bonaparte ; il avait juré de la défendre. En tenant cette promesse, il eut rempli l’attente de la nation, il se fut couvert d’une gloire incomparable. Je vote contre la proposition. » Après la suppression du Tribunat, Carnot se retira à l’écart. La chute de 1814 vint le surprendre dans son domaine de Presles. Ayant appris la bataille de Bar-le-Duc, le 24 janvier, il écrivit à Bonaparte et lui offrit ses services. C’est alors qu’il fut chargé de la défense d’Anvers et sauta de grade en grade à celui de général de division, fit beaucoup de mal à l’ennemi dans sa défense et détruisit en grande partie leurs travaux. Après l’abdication de l’Empereur, Carnot adhéra aux actes du gouvernement provisoire et fut nommé inspecteur général du génie. Pendant les Cent-Jours, croyant à la sincérité de Napoléon, espérant voir les libertés rétablies en France il accepta le poste de ministre de l’intérieur et la dignité de pair de France, puis se laissa créer comte de l’Empire. Après avoir combattu le projet d’une seconde abdication, il proposa, le 20 juin 1815, dé déclarer la patrie en danger et d’appeler aux armes les gardes nationales de France. il fut nommé pour quelques jours, membre de la Commission provisoire, pour l’exercice du pouvoir exécutif. Au retour définitif des Bourbons, il dut s’expatrier en vertu de la loi sur les régicides, et alla se fixer à Magdebourg où il mourut en 1823.

(Extrait du dictionnaire sur la Révolution et l’Empire du Dr Robinet)

Lien : Lazare Carnot sur Wikipedia

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