mars 7, 2008

FREDERIC GUILLAUME III (1770-1840), ROI DE PRUSSE (1797-1840)

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Frédéric-Guillaume III de Prusse (1770-1840)

Le plus grand sot de la terre, sans talent, sans instruction, incapable de soutenir une conversation de cinq minutes. Il a l’air d’un vrai don Quichotte.

Pas un tailleur n’en savait plus long que Frédéric-Guillaume sur ce qu’il fallait de drap pour faire un habit. Si l’armée française avait été commandée par un tailleur, le roi de Prusse aurait certainement gagné la bataille à cause de son savoir supérieur en cette matière.

(Napoléon Bonaparte)

FRÉDÉRIC-GUILLAUME III, roi de Prusse, fils aîné et successeur de Frédéric Guillaume II de Prusse, né le 3 août 1770 mort le 7 juin 1840. Il reçut sa première éducation sous la direction de sa mère. la princesse Louise de Hesse-Darmstadt, et de son grand-oncle, Frédéric II, puis eut pour gouverneur le comte Charles de-Brühl, qui l’initia à la politique en même temps qu’à l’art militaire. Pendant la guerre contre la France, en 1792, il se rendit avec son père à l’armée du Rhin et s’y fit remarquer par son courage. L’année suivante, il épousa la princesse Louise de Mecklembourg-Strelitz, pour laquelle il ressentait une vive affection. Dès son avènement au trône, en 1797, il s’attacha à réparer les fautes du dernier règne : la tolérance religieuse fut rétablie, la censure modifiée dans le sens libéral, les finances restaurées. Il s’entoura de bons conseillers et plaça à la tête de l’administration un homme d’une probité et d’une capacité reconnues. Le nouveau roi ne se laissa point distraire dans ce travail de réorganisation, restant sourd aux excitations et aux menaces des puissances coalisées contre nous. Ce prince était pacifique ; il respecta la République française et le traité de paix de Bale, que son père avait conclu avec elle. Son intention était de vivre en paix avec la France aussi bien qu’avec toutes les autres puissances, et de consacrer toutes ses forces à l’amélioration du pays. Le traité de Lunéville (1801) enleva à la Prusse ses possessions de la rive gauche du Rhin ; mais Cette puissance reçut en compensation, en un accroissement de territoire d’environ 180 milles carrés géographiques, ayant une population de plus de 400.000 habitants. A peu près vers cette époque, elle fit avec la Bavière des échanges de territoires qui l’arrondirent et l’agrandirent de telle sorte, qu’elle compta alors 10 millions d’habitants. En 1805, la roi de Prusse finit par entrer dans la troisième coalition, entraîné par Alexandre, venu lui-même à Berlin, et irrité de la violation du territoire d’Anspach, traversé par nos troupes marchant sur Vienne. Déjà il était engagé, lorsque le coup de foudre d’Austerlitz vint le rappeler à la prudence. Il se hâta de faire sa paix avec Napoléon, moyennant quelques concessions de territoire, en échange desquelles il obtint le Hanovre (15 décembre 1805). Bientôt, l’établissement de la confédération du Rhin troubla la bonne harmonie. Frédéric-Guillaume prétendait réunir sous son protectorat les Etats de l’Allemagne du Nord, comme Napoléon avait fait de ceux du Midi. On ne put s’entendre, et les hostilités commencèrent le 9 octobre 1806. Le 14, Napoléon, vainqueur à léna, entrait à Berlin, et bientôt le roi, dépouillé de ses Etats, se trouvait confiné à Memel. Grâce à l’empereur de Russie, il rentra, par le traité de Tilsit (1807), en possession d’une partie de son royaume ; mais, avant de passer des écrits au fait, il eut à subir du vainqueur les plus humiliantes épreuves. Napoléon lui imposait d’énormes contributions de guerre, 100 millions, qui devaient être payées avant l’évacuation des troupes françaises. L’épuisement de toutes ses provinces mettait le roi dans l’impossibilité de payer une somme si lourde. Il suppliait l’empereur de lui accorder des réductions et de retirer son armée. Dans une lettre, inédite, qu’il lui adressait de Memel, le 3 août 1807, et dont nous avons l’original sous les yeux, il lui dit : « Quelles sont vos vues sur la Prusse ? Votre Majesté en a-t-elle décidé l’anéantissement politique ? Expliquons-nous, sire : le langage de la conscience et de la franchise est celui qu’il convient d’adresser au plus grand homme de notre siècle. Prononcez le rôle que vous voulez m’assigner parmi les puissances de l’Europe… » Frédéric-Guillaume ne rentra dans sa capitale qu’au mois de décembre 1809. Loin de se laisser abattre par le malheur, il s’occupa sans relâche des réformes réclamées par le pays, de la reconstitution de l’armée. Deux hommes d’une haute capacité, Stein et Hardenberg, travaillèrent alors avec le roi à la régénération de la Prusse par l’établissement d’institutions libérales et par une réorganisation radicale de l’administration. Les principaux points de cette réforme furent l’égalité, devant la loi, de la noblesse et de la bourgeoisie ; la liberté du travail, de l’industrie et du commerce ; l’abolition de la corvée des paysans (loi du 9 octobre 1807) ; l’indépendance des communes en ce qui concerne la gestion de leurs affaires municipales et la représentation des villes par des conseillers municipaux (19 novembre 1808). L’instruction publique devint obligatoire et gratuite pour les pauvres (30 octobre 1810). L’université de Berlin fut fondée en 1809, et, en même temps, celle de Francfort-sur-l’Oder fut transférée à Breslau. Pour améliorer les finances de l’Etat, le roi décréta, le 6 novembre 1809, la vente des propriétés appartenant au domaine public, et déclara les biens ecclésiastiques situés dans son royaume propriétés de l’Etat. Tous les biens possédés par les ordres religieux et par le clergé furent alors sécularisés et vendus en même temps que les autres biens de l’Etat. Par ces diverses mesures, le roi de Prusse parvint a cicatriser les plaies que la guerre avait faites à ses Etats et à y ramener le bien-être. Forcé de plier devant les volontés encore toutes-puissantes de Napoléon, Frédéric-Guillaume conclut à Paris, le 24 février un traité d’alliance défensive et offensive. Cette même année, la guerre ayant éclaté entre la France et la Russie, le roi de Prusse envoya à Napoléon un corps d’armée de 30.000 hommes, sous le commandement du général York. Lors de la funeste retraite de Russie, le général York sauva ses troupes en concluant, avec le général russe Diébitsch, une convention qui lui laissait le passage libre pour retourner eu Prusse, et son corps-d’armée, déclaré neutre, se sépara de l’armée française. Les désastres de 1812 semblaient indiquer que Napoléon avait enfin lassé la fortune. Le roi de Prusse se réunit contre lui aux grandes puissances, avec d’autant plus d’empressement qu’il avait été plus profondément humilié. Il conclut contre la France une alliance avec l’empereur de Russie, à Kalisch, le 23 février 1813, et, le 27 mars de la même année, envoya à Napoléon une déclaration de guerre. Les proclamations qu’il adressa à son peuple, les 3 et 9 février et le 17 mars 1813, étaient autant d’appels aux armes, qui furent accueillis avec enthousiasme, car il s’adressait à la nation au nom de la liberté et de l’indépendance de la patrie. Deux corps d’armée prussiens, commandés par Blücher et York, se réunirent à l’armée russe sous les ordres de Wittgenstein, et marchèrent en avant en entrant en Saxe. Le roi lui-même fit la campagne de 1813 et de 1814, et contribua à l’échec que Napoléon éprouva à Leipzig. Il se rendit ensuite à Paris, qu’il quitta avec l’empereur Alexandre de Russie pour se rendre à Londres. De là, il retourna à Berlin, où il fut reçu en triomphe par le peuple prussien (le 6 août I814). De Berlin, il se rendit à Vienne pour assister au congrès, dans lequel il défendit les intérêts prussiens, se fit restituer les Etats que Napoléon lui avait enlevés, et obtint, en outre, un agrandissement de territoire. Lorsqu’au mois de mars 1815 Napoléon revint de l’ île d’Elbe, Frédéric-Guillaume conclut une nouvelle alliance avec l’Autriche, la Russie et l’Angleterre, et l’on sait quelle part décisive les Prussiens de Blücher prirent à la bataille de Waterloo. De retour en Prusse, le roi fit célébrer le jubilé de l’avènement de la maison de Hohenzollern, qui depuis quatre cents ans gouvernait la Prusse. La paix rétablie, Frédéric-Guillaume continua à s’occuper d’accroître la prospérité de ses Etats ; mais il refusa d’accorder à la nation la constitution et le système représentatif, qu’il avait solennellement promis d’octroyer, le 22 mai 1815, après le retour de Napoléon Ier en France. Il régla les difficultés qui s’étaient élevées entre les Eglises protestantes et l’Eglise catholique, rétablit, en 1823, les états provinciaux, qui ne prouvaient apporter que de très légères modifications au pouvoir absolu, et augmenta considérablement l’ascendant de la Prusse en Allemagne, en fondant l’association douanière qui devait préparer l’unité politique de l’Allemagne. Lorsque la Révolution de Juillet éclata en France, suivie bientôt après de l’insurrection polonaise, Frédéric-Guillaume contribua, par sos efforts, à maintenir la paix de l’Europe, qui semblait de nouveau menacée. Il s’empressa de reconnaître Louis-Philippe, et ne voulut pas prendre part
à la compression de la Pologne. On a reproché à ce prince, qui n’était dénué ni d’intelligence ni de courage personnel, de s’être trop laissé gouverner par sa femme, la belle Louise de Mecklembourg, qu’il perdit en 1810. En 1821, il contracta un mariage morganatique avec la comtesse de Harrac, qui devint alors duchesse de Liegnitz.

(Extrait du dictionnaire Larousse du dix-neuvième siècle)

Lien : Frédéric-Guillaume III de Prusse sur wikipedia

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