décembre 5, 2007

GENERAL CLAUDE-FRANCOIS DE MALET (1754-1812)

Posted in Généraux, Napoléon, Opposants, adversaires, et ennemis tagged , , , , , , , , , , , à 2:14 par napoleonbonaparte

Géneral Claude-François de Malet (1754-1812)

Cette extravagance ne fut au fond qu’une véritable mystification : c’est un prisonnier d’Etat, homme obscur, qui s’échappe pour emprisonner à son tour le préfet, le ministre même de la police, ces gardiens de cachots, ces flaireurs de conspirations, lesquels se laissent moutonnement garrotter. C’est un préfet de Paris, le répondant né de son département, très dévoué par ailleurs, mais qui se prête sans la moindre opposition aux arrangements de réunion d’un nouveau gouvernement qui n’existe pas. Ce sont des ministres nommés par les conspirateurs, occupés de bonne foi à ordonner leur constume et faisant leur tournée de visites, quand ceux qui les avaient nommés étaient déjà rentrés dans les cachots. C’est enfin une capitale apprenant au réveil l’espèce de débauche politique de la nuit, sans en avoir éprouvé le moindre inconvénient. Une telle extravagance ne pouvait avoir aucun résultat. La chose eut-elle en tout réussi, elle serait tombée d’elle-même quelques heures après ; et les conspirateurs victorieux n’eussent eu d’autre embarras que de trouver à se cacher au sein du succès.

(Napoléon Bonaparte)

Malet (Charles-François de). Officier général et conspirateur célèbre ; né à Dôle (Jura), le 23 juin 1754, de « Jean de Malette (sic), chevalier de l’ ordre militaire de Saint-Louis, capitaine au régiment de Beauvillers, et de dame Gabrielle Febvre, son épouse », fusillé à Paris le 29 octobre 1812 ; entra dans la carrière militaire à l’âge de seize ans, comme mousquetaire ; salua la Révolution avec enthousiasme, et devint, en 1790, commandant de la garde nationale du Jura ; puis fut délégué pour assister à la fédération du champ de Mars, le 14 juillet ; partit en 1792 à la tête d’un bataillon de volontaires, devint adjudant général en mai 1793 et se fit remarquer par sa bravoure aux armées du Rhin et d’Italie. Le 27 thermidor an VII, il fut promu général de brigade, servit en Italie sous Championnet, puis, sous Masséna, devint gouverneur de Pavie, et de Rome, eut quelques démélés avec le pape et fut remplacé par Miollis. Républicain sincère, il se montra indigné du coup d’Etat du 18 brumaire, ne le cacha pas et tomba en disgrâce. A quelque temps de là, il fut envoyé à Bordeaux avec le titre de commandant du département : il avait voté contre le Consulat à vie. Nommé commandant de la Légion d’honneur, il se contenta d’accuser réception par cette lettre sèche et froide à Lacépède, alors grand chancelier de l’ordre : « Citoyen, j’ai reçu la lettre par laquelle vous m’annoncez la marque de confiance que m’a donné le grand conseil de la Légion d’honneur. C’est un encouragement à me rendre de plus en en plus digne d’une association fondée sur l’amour de la patrie et de la liberté. » Souvent signalé par sa haine de la « tyrannie impériale », il avait été destitué et rayé des contrôle de l’armée en 1807. Ses projets furent alors arrêtés : étant devenu libre. Il chercha des collaborateurs. Il eut d’abord l’ancien conventionnel Florent Guiot, le philosophe Jacquemont, les généraux Guillaume et Guillet, le grammairien Lemare, l’ancien montagnard Ricord, le professeur Bazin, le médecin Gindre, etc. De 1808 à1812, il fit tout un plan ; toutes les pièces et proclamations, -la conspiration devait éclater dans la nuit du 30 mai-, étaient imprimées, mais, au dernier moment, il fut dénoncé par un général Lemoine. Ayant appris que sa femme avait été arrêtée en ses lieu et place, Malet vint se constituer lui-même prisonnier. Les preuves matérielles de la conspiration manquant, et le corps de délit n’existant pas, sauf quelques aveux insignifiants des généraux Guillaume et Guillet, Malet avait dû prendre cette résolution, mais il ne resta pas inactif ; de sa prison, il renoua tous les fils de la conspiration, et d’après les nouveaux concours qu’il espérait obtenir, elle devait éclater le 23 octobre 1812. Des évènements favorables semblèrent le favoriser ; Napoléon venait de partir pour la Russie, et Malet avait obtenu d’être transféré dans la maison de santé du docteur Dubuisson, située près la barrière du Trône. Il avait formé son gouvernement provisoire et l’avait composé du général Moreau, comme président, Carnot, vice-président, le maréchal Augereau, Bigonnet, ex-législateur ; Frochot, préfet de la Seine, Florent Guiot, ex-conventionnel, Destutt de Tracy, sénateur ; Jacquemont, ex-tribun, Mathieu de Montmorency, le général malet, de Noailles, le vice-amiral Truguet, Voney, Garat, Lambrecht, sénateurs. Il s’évada de la maison de santé, le 22 octobre 1812, à onze heures du soir, avec l’abbée Lafon, qui, du reste, ne coopéra pas directement. Revêtu de l’uniforme d’officier général à cheval et suvi d’un aide de camp improvisé, le caporal Rateau, et d’un faux commissaire de police, un affilié, nommé Bontreux, il se présenta dans la nuit à la caserne Popincourt, fit réveiller le colonel nommé Soulier, lui annonça la mort de Napoléon, et lui dit que le Sénat assemblé venait de déclarer sa famille déchue, et de nommer un gouvernement provisoire, lequel l’a investi, lui Malet, du commandement de Paris. Le colonel, entièrement persuadé par cette déclaration, met de suite son régiment à la disposition du général, qui enlève de même manière la 10e cohorte de la garde nationale active, envoie des détachements s’emparer du Trésor, de la Banque, de la poste aux lettres, de l’Hôtel de Ville. Lui-même se rend à la Force et délivre les généraux Guidal et Lahorie, enfermés depuis plusieurs années, comme républicains ; nomme Guidal ministre de la police et Lahorie préfet de police avec ordre de s’assure de Savary et de Pasquier, les deux titulaires de ces fonctions ; de là, il se porte à l’état-major, place Vendôme, chez Hulin, commandant de la première division militaire et lui annonce le nouvel ordre des choses, par suite duquel il vient le remplacer. Hulin, montrant quelque méfiance et faisant des difficultés, Malet, pour qui les moments étaient précieux, lui cassa la machoire d’un coup de pistolet. Ce coup d’audace sans précédent était sur le point de réussir et était pour ainsi dire consommé, lorsque les adjudants de place Laborde et Doucet accourent et se précipitent sur Malet, le térassent et l’emmènent en prison. Traduit devant une commission militaire, il fut aussitôt condamné à mort.

Le président Dejean lui ayant demandé quels étaient ses complices, Malet répondit : La france entière, et vous-même si j’avais réussi. Conduit à la plaine de grenelle, il reçut la mort avec un sang-froid héroïque. Il commanda lui-même le feu avec une voix retentissante. Tous ses compagnons étaient tombés comme foudroyés ; lui seul était resté debout tout sanglant. Il fallut une seconde décharge encore insuffisante, et l’achever à coups de baïonnettes !

(Extrait du dictionnaire sur la Révolution et l’Empire du Dr Robinet)

Lien : Général Malet sur Wikipedia

http://www.lerubicon.com

3 commentaires »

  1. Raphaël M Blanc said,

    Un question me taraude depuis longtemps.
    Quel est le rapport entre le général Malet et ce que l’on appelle le « château » (rue du général Malet) dans le quartier des Commards.
    Je crois que la famille Michon qui habitait le « château » était impliquée dans le complot. C’est peut-être la raison pour laquelle la rue pris le nom du général.
    Mais je ne sais pas quelle est la relation exacte entre ce lieu et le personnage.
    Y était-il né ? Était-il de la famille qui habitait là ? Habitait-il en ce lieu ?
    Qui pourrait répondre ?
    Amitiés,
    Raphaël
    P.S. : Bravo et merci pour cette page très documentée

  2. Nigel Mallet said,

    Please, I am trying to find a copy of the colour engraving of General Malet. can you please tell me where you got this image from?

  3. Sebastian (Polonia) said,

    Czytałem o nim po Polsku! Ciekawy miał pomysł na obalenie Napoleona. Nie udało mu się.


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