mars 29, 2008

LOUIS-MARIE COMTE DE NARBONNE-LARA (1755-1813)

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Louis-Marie-Jacques-Amalric, comte de Narbonne-Lara (1755-1813) par Herminie Déhérain

J’aurais nommé Narbonne grand maréchal du palais à la mort de Duroc… Il est devenu homme de cour, homme de beaucoup d’esprit et diplomate de haute valeur. Malheureusement j’ai écouté Talleyrand qui le craignait.

(Napoléon Bonaparte)

NARBONNE-LARA (Louis, comte DE), lieutenant général, diplomate et ministre, né à Colorno, duché de Parme, en 1755, mort en 1813. Sa mère était dame d’honneur de la duchesse de Parme, Elisabeth de France, fille de Louis XV. Il fut amené, à l’âge de cinq ans, à la cour de France, où sa mère devint dame d’honneur de Mme Adélaïde, reçut ses premières leçons du dauphin, fit de bonnes études à Juilly, apprit presque toutes les langues de l’Europe et s’initia à la connaissance de la jurisprudence et de la diplomatie. Il prit ensuite du service, eut un avancement rapide et devint colonel du régiment d’Angoumois, puis du régiment de Piémont, sans cesser d’être attaché à la famille royale, qui le traitait avec une grande bonté. Il y avait d’ailleurs sur ce bel officier de cour, qui avait une vogue brillante auprès des dames, une légende assez répandue ; on se disait tout bas qu’il était un des bâtards de Louis XV. Quelle que soit la valeur de cette assertion, M. de Narbonne, qui était d’ailleurs un homme aimable, instruit et spirituel, jouissait dans le monde de tous les avantages que peuvent procurer une grande fortune, une position élevée, une belle figure et les plus brillantes relations. A l’époque de la Révolution, il parut accueillir quelques-unes des idées constitutionnelles, toutefois sans engouement, et peut-être sans conviction réelle. En 1790, son régiment se trouvant à Besançon, il se fît nommer commandant des gardes nationales du Doubs et apaisa quelques troubles avec assez de modération. L’année suivante, il était à Paris lorsque Mesdames résolurent de partir pour Rome, et il accepta la mission d’accompagner les tantes du roi. A Arnay-le-Duc, elles furent arrêtées par la municipalité ; Narbonne parvint à s’échapper, accourut à Paris pour solliciter un décret qui permît à ces dames de continuer leur route. Il fut assez heureux pour l’obtenir, remplit sa mission et revint en France presque aussitôt. Nommé maréchal de camp par l’Assemblée, après la fuite de Varennes, il fit acte de royalisme en n’acceptant d’être replacé sur le cadre qu’après l’acceptation de la Constitution par Louis XVI. Peu de temps après, le 6 décembre 1791, il parvint au ministère de la guerre par l’influence de Mme de Staël, dont on prétend qu’il était l’amant. C’était une main bien légère pour porter l’épée de la France. Sa jeunesse et sa frivolité, en effet, semblaient le rendre peu propre à ce poste élevé, dans les circonstances critiques où l’on se trouvait. Néanmoins, il déploya quelque activité. Il devenait de plus en plus certain que la guerre ne tarderait pas à éclater, et, dans la situation de désorganisation où était l’état militaire du pays, il était de la dernière importance de prendre des mesures décisives. Le nouveau ministre fit en grand apparat la visite des places fortes et des côtes, ayant à sa suite Mme de Staël, donna le bâton de maréchal à Rochambeau et à Luckner, qui furent désignés, ainsi que La Fayette, pour commander autant d’armées en voie de formation, et présenta à l’Assemblée des rapports, d’ailleurs assez inexacts, sur notre situation militaire. Souvent attaqué à la tribune et dans la presse, il était appuyé néanmoins par quelques feuilles girondines et par les feuillants. Il eut l’idée romanesque et qui semble éclose dans la tète d’une femme, de placer un étranger a la tête de l’armée française, le duc de Brunswick, le même qui bientôt allait signer le fumeux manifeste de la coalition et qui passait pour le premier général de l’Europe. Il fit partager cette idée à Louis XVI ; des négociations furent ouvertes, mais n’aboutirent point. On sait aussi que d’autres, plus extravagants encore, rêvaient de placer Brunswick sur le troue de France. Les rivalités de Narbonne avec Bertrand de Molleville amenèrent sa retraite du ministère, qu’il dut quitter après trois mois et quelques jours (10 mars 1792). Quoi qu’on en ait dit, il laissa peu de trace de son court passage et dépensa son activité surtout en projets. Il retourna alors a l’armée, prit part à quelques affaires, revint à Paris quelques jours avant le 10 août, appelé par le roi et probablement engagé dans les petites intrigues des feuillants pour enrayer la Révolution, fut décrété d’accusation après la prise des Tuileries, relativement surtout à la partie financière de son administration, et s’enfuit à Londres, aidé par le dévouement de Mme de Staël. Lors du procès du roi, il sollicita de la Convention un sauf-conduit pour venir défendre et son ministère et le monarque. N’ayant pu l’obtenir, il envoya à l’Assemblée un mémoire justificatif en faveur de Louis XVI. Lors de la guerre entre la France et l’Autriche, l’ex-ministre se retira en Suisse, puis en Allemagne, rentra en France après le 18 brumaire, vécut dans la retraite jusqu’en 1809, recouvra à cette époque son grade de lieutenant général, fut employé à Vienne, puis nommé gouverneur de Raab jusqu’à la paix de Schœnbrunn. Son esprit délié, ses manières d’ancienne cour engagèrent Napoléon à lui confier des missions fort délicates en Bavière, à Vienne et au congrès de Prague. Il avait été aide de camp de l’Empereur pendant la campagne de Russie. Nommé ensuite gouverneur de Torgau, il y mourut, les uns disent d’une chute de cheval, les autres d’une maladie contractée en soignant les milliers de soldats malades dont cette place était encombrée. Une de ses filles a épousé M. de Rambuteau, préfet de la Seine sous Louis-Philippe. Courtisan spirituel et souple sans trop de bassesse, élégant de manières et d’une politesse exquise, fertile en bons mots et en reparties fines, M. de Narbonne plaisait beaucoup à Napoléon, qui avait, comme on le sait, un engouement de parvenu pour les hommes de l’ancien régime.

(Extrait du dictionnaire Larousse du dix-neuvième siècle)

Lien : Comte Louis-Marie de Narbonne Lara sur wikipedia

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Un commentaire »

  1. de la rue du can said,

    Il existe deux portraits à l »huile de sa mère née Françoise de Chalus.
    Le plus connu est dansla famille de M. Rambutteau, descendant de la fille de Louis de Narbonne, Marie Adélaïde qui avait épousé le comte de Rambutteau.
    Le portrait est signé de Mme Guiard Labille.
    Un second avait été exposé avec le premier lors de la sortie en 1911 du livre de M. Welvert sur le vie de la duchesse de Narbonne. Cent ans après il est exposé chez l’expert M. Millet, rue de Miromesnil à Paris. Il est resté toujours dans la même famille, descendant aussi de Françoise de Chalus, une filleule de la première et qui organisa le mariage de sa nièce désargenté.
    La duchesse ne fut jamais en mesure de fournir la dot promise mais elle laissa son beau tableau réalisé par quelque de l’école de Mme Labille.


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